Farès

Amin Farès est un libanais immigré en Afrique. Il gère un trafic des drogues et de contrebande au sein du port et est considéré par beaucoup comme le chef de la petite communauté moyen-orientale de la ville.

Amin est l’image même de « l’arabe du coin », l’épicier que l’on aime déranger à toute heure, que l’on se prend à critiquer, à mettre en doute, dont on imagine l’hypocrisie sous un sourire de commerçant charmant et affable ; mais dont l’idée même de nous en passer nous parait impossible.

Un humble marchand, en quelque sorte, tout ce qu’il y a de plus accueillant et sans histoire. Du moins, tant qu’il ne descend pas dans sa cave …

Pierre

 

Pierre (de son vrai nom Pierre Philippe de Boisenval) est le gardien alcoolique des entrepôts de la CoMiPA situés près de l’ancienne mine désaffectée.

Un personnage qui, au premier abord, peut paraître juste « utilitaire » pour le bon fonctionnement de l’intrigue (car OUI ! il y a une intrigue) mais le gars est plus complexe qu’il n’y paraît… si on vous dit qu’il pilotait des avions et que les choses du désert parfois amènent des soifs inextinguibles…

Amédée

 

Amédée Marchal est l’arrogant fils unique de Marraine. Il est plus jeune que Giuseppe d’une dizaine d’années. Il sait qu’il héritera de la CoMiPA à la mort de sa mère.

Là encore, nous nous sommes attachés à travailler sur une base assez archétypale : le fils à maman, puant d’orgueil et jouissant d’une fortune et d’un statut qui ne sont pas les siens. Le genre de personnage insignifiant mais assez couard, arrogant et lâche pour que l’envie de se défouler dessus nous assaille sans cesse.

On pense avoir touché au but, avec une mine pleine de morgue et un regard hautain.

Marraine

Susanne Marchal est l’influente propriétaire sexagénaire de la COmpagnie MInière de Paris-Afrique. Née en France métropolitaine, elle s’est installée il y a bien longtemps dans la ville où se déroule l’histoire. Elle est surnommée « Marraine » par tout le monde.

Femme d’affaire par obligation après le décès de son mari, elle a refusé de perdre son statut et ses privilèges et a décidé de prendre les choses en main… quitte à faire de la casse pour asseoir son autorité.

Elle est très protectrice à l’égard de son fils qui semble être à la fois sa plus grande fierté et son plus grand désespoir.


Sa société fait travailler la plupart des personnages importants de l'histoire: Giuseppe, Moïse mais aussi Pierre, le gardien de la vieille mine.

Moïse

 

Et voilà Moïse Kimamba: c'est un jeune homme d’origine africaine qui travaille pour Giuseppe au sein de la CoMiPA. Il est fasciné par la culture européenne, il est prêt à servir ses patrons au prix du respect des siens et de sa propre fierté.

 

Un personnage atypique, reflet de l’efficacité de l’endoctrinement religieux. On le rencontre fidèle aux principes que les blancs lui ont enseignés, alors même que ces derniers ne cessent de les bafouer.

 

Au fil de l’histoire, c’est sans doute le personnage qui va le plus évoluer.

Giuseppe

Voici Giuseppe Lombardi, le personnage principal de la BD . C’est l’homme des basses besognes (aidé d'un fidèle accolyte) d’une société minière d’Afrique : la CoMiPA.

Trentenaire d’origine italienne, né au début du XXème siècle. Il a été très lié au mari défunt de la propriétaire de la compagnie mais ses rapports avec le fils de ce dernier sont tendus. Par ailleurs, ils partagent la même maîtresse, Naïma.

A un moment de l'histoire, il faudra bien que Giuseppe choisisse entre cette dernière et sa loyauté envers ses employeurs.

Le personnage de Giuseppe est traité sous un angle exclusivement irréfléchi, c'est-à-dire que le lecteur n’a accès à aucune de ses motivations internes, il est tourné vers l’action. Prototype des héros américains de l’âge d’or des polars, il enfonce les crânes, et fait flancher les cœurs… tandis qu’il s’enfonce dans les ennuis.

Le lieu

Toute l’histoire se déroule près de l’embouchure d’un grand fleuve africain comme le montre la petite carte d'à côté :

1. La ville portuaire

2. Le fleuve

3. L’affluent

4. La forêt

5. Les montagnes

6. La route

7. Le village des autochtones, où se trouve la case blanche

8. L’ancienne mine désaffectée, gardée par Pierre

Le contexte

Au milieu des années 30, en Afrique de l’Ouest, Giuseppe Lombardi doit provoquer l’exode d’un village autochtone pour permettre à la CoMiPA, la compagnie minière qui l’emploie, d’en faire un site d’extraction.

De la forêt africaine au bas fond d’un port colonial, Giuseppe va accomplir sa mission sans scrupule, rencontrant tour à tour un contrebandier libanais, un vieux griot halluciné et un ancien pilote de l’aéropostale reconverti en gardien d’entrepôts.

Et tout ça se déroule dans un lapse de temps très limité, selon un fil narratif tendu comme une corde à piano, sous le soleil qui cogne de l’Afrique de l’Ouest.

Ca a l'air chouette, hein ? ;)

Pourquoi une BD ?

Des idées qui se télescopent, qui prennent formes, maintes et maintes fois malaxées, refondues, triturées et qui finissent par trouver une terre fertile dans cette Afrique occidentale à la fois proche et lointaine, et en ce début de XXème siècle, lui aussi si loin et si proche.

Quoi de mieux pour écrire un polar noir en droite file des romanciers français des années 70, pour proposer une vision implacable du destin… tout en s’amusant à laisser un peu de boulot au lecteur… après tout : il participe lui aussi !

Bref, une bd pour se faire plaisir et pour avoir l’audace de penser que le plaisir ça se partage.