Prendre la décision de transposer notre histoire avec
tous ses personnages en pleine Afrique coloniale n’a pas été sans
contrainte. Nous avons passé, en particulier, beaucoup de temps à peaufiner des
situations et des dialogues de ce que nous nommerions aujourd’hui un
« racisme ordinaire » et qui à l’époque revêtait l’apparat de la
normalité.
Les contours d’un personnage comme Moïse représentent les
paradoxes qui furent les nôtres, ne pas tomber dans une lecture contemporaine,
ne pas légitimer, ne pas dénoncer, pour mieux raconter.
Il est facile - puisqu’évident - de dire que nous ne partageons pas les considérations de nos
personnages, mais il a fallu nous renseigner. Nous avons usé une ou deux cartes de médiathèque en
emprunts de documents sur l’époque, sur les mœurs, les coutumes, les relations,
les entreprises, l’économie, le climat …on vous épargne.
Ça n’évite en rien
l'appréhension lorsque vous proposez le tout à un dessinateur Malien. Son
acceptation nous rendit tout simplement fiers, notre histoire tenait
suffisamment la route, l’univers décrit était crédible.
Quel rapport entre ces préoccupations sommes toutes
logiques et normales et le croquis de Massiré ci-dessous me direz-vous ?
L’aspect tangible de l’univers de La Case Blanche, tient tout entier dans ce croquis. Vous passez des heures la tête dans les livres et Massiré nous livre une pirogue sur un fleuve, embarcation dont les seules couleurs sur la proue prouvent la vitalité de l’histoire.
Reste plus qu’à embarquer.
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