A son bureau, Suzanne Marchal, a.k.a. "Marraine", a l'air préoccupé, pour ne pas dire fâché, on la sent perturbée. Encore une fois l’image permet de saisir, au vif, la robustesse du personnage. Une femme vieillissante, assise, ronde, dans une robe bouffante, dit comme ça on aurait envie de lui demander le goût de ses prochaines confitures. Mais la coiffure est sèche, courte, les coudes plantés comme des colonnes de sûreté, le nez aquilin et cette bouche fermée, pincée, hermétiquement close.
Ce dessin nous la donne taiseuse, inaccessible aux sentiments et aux émotions, femme d’affaires pleine de sang froid à la posture stricte choisie par l'ami Massiré.
Contrairement à ce que l’on pourrait croire « Marraine » ne fut pas choisie comme un pendant à Vito Corleone, il s’agit surtout de ne pas en faire une « Godmother ». Elle se borne à fournir les tâches et les rémunérations en conséquence et à faire tourner la boutique en bonne entrepreneuse. Si sa faiblesse reste d’être une mère d'un fils indolent, les autres ne sont pas des fils de substitutions: ils sont ses employés, elle est le patron.
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