Heureusement la belle Madeleine sera sauvée par son jeune fiancé, elle ne restera pas une zombie pour l’éternité et Legendre, le méchant sorcier vaudou blanc, incarné par l'incontournable Bela Lugosi, sera puni de ses méfaits.
White Zombie (les Morts-vivants en France) sorti en 1932 est l’une des toutes premières représentations du vaudou haïtien à l'attention du grand public et il aura marqué les esprits à jamais, tant il est difficile de parvenir à se dessaisir de toute l’imagerie aussi syncrétique que déformée qu’il véhicule.
Même s’il n’était pas le premier à user de tels clichés et de telles ficelles, il reste un moment marquant dans notre perception du vaudou en occident. Et puis, sans doute est-il plus facile de s’approprier la figure d’un Baron Samedi à la manière d’un James Bond en mal d’exotisme, plutôt que d’aller voir ce qui se trame derrière le « Zombie » de Fela Kuti.
Dès lors, vouloir parler du vaudou, revient trop souvent à opérer un choix. Faut-il prendre à bras le corps les icones pop qui lui sont liées, quitte à vouloir les malmener par la suite, ou faut-il s’extraire de cette gangue pour chercher à défendre des racines africaines ? Le risque des extrêmes, c’est de tomber dans la fadeur actuelle des reprises ad nauseum du déjà-vu, déjà-lu, comme dans l’engagement facile (celui qui consiste à dégainer des symboles plutôt que des idées – regarde mon zombie, c’est en fait le reflet du dictateur à la tête de l’état et à la solde du pouvoir blanc).
Vous l’aurez compris en lisant ces quelques lignes, nous sommes engagés dans quelques projets autour du vaudou. Comme ces projets sont à différents stades de maturation (oui, chez nous on ne vieillit pas, on mature), nous allons vous en parler ces prochains mois et on essaiera de faire le point sur quelques pratiques, informations, inspirations venues du vaudou.
En attendant, on vous laisse avec Fela :
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